Kongress von Verona

Le Ministre des Affaires Etrangères de France se félicite d’avoir à remercier Messieurs les Ministres d’Autriche, de Prusse et de Russie des réponses que, d’après les ordres de leurs Cours, ils ont faites à la communication qu’il avait eu l’honneur de placer sous leurs yeux. Elles justifient la confiance qu’avait Sa Majesté Très Chrétienne 2 dans l’intérêt de Ses Alliés pour la France et dans leur constant attachement aux principes de l’Alliance.

Le Ministre des Affaires Etrangères, tout en rendant la même justice aux sentimens exprimés par le Plénipotentiaire de la Grande-Bretagne, ne peut que regretter de ne l’avoir pas rencontré sur la ligne suivie par les Cours d’Autriche, de Prusse et de Russie. Parfaitement d’accord avec Monsieur le Plénipotentiaire de la Grande-Bretagne sur les principes qui dérivent de la nature à peu près semblable des deux Gouvernemens, il croit ne s’en être pas écarté en établissant des hypothèses qui ne touchent en rien à ces principes, hypothèses repoussées par Monsieur le Duc de Wellington et qui seules cependant pouvaient faire naître les questions qui ont été proposées par la France.

Il a également vu avec peine que Monsieur le Duc de Wellington fondait à quelques égards son opinion sur l’ignorance où se trouvait la Cour de Londres de ce qui s’est passé depuis 1820 entre la France et l’Espagne. Les faits sur ce point sont malheureusement de notoriété publique. La France, fidèlle aux principes de l’Union consacrée par le Protocole d’Aix-La-Chapelle, n’a jamais laissé ignorer à ses Alliés ses relations avec le Gouvt Gouvernement Espagnol. Le Ministre des Affaires Etrangères croit d’ailleurs avoir exposé assez clairement aux Ministres des quatre Cours le détail des circonstances qui ont amené entre la France et l’Espagne l’état présent des choses pour qu’il ne reste aucun doute sur le soin que le Gouvernement du Roi a mis à conserver la Paix et à éviter, de son côté, tout motif légitime de rupture.