No. 5. Réponse confidentielle du Cabinet de Berlin au précis des communications verbales faites par Mr Monsieur le Vicomte de Montmorency

à la Conférence du 20 Octobre Vérone le 30 Octobre 1822.

Le précis des communications verbales de Mr. Monsieur le Vicomte de Montmorency ayant été mis sous les yeux du Roi, Sa Majesté, après avoir pris les rapports actuels entre la France et l’Espagne en mûre considération et voulant donner à la première de ces Puissances une preuve d’intérêt et de confiance, a autorisé Son Cabinet à déclarer en Son nom :

Que si la conduite du Gouvernement espagnol à l’égard de la France ou de Son Envoyé à Madrid étoit de nature à forcer cette dernière à rompre Ses relations diplomatiques avec l’Espagne, Sa Majesté n’hésiteroit pas à en faire autant de Son côté ;

Que si, en dépit des soins que le Gouvernement français s’engage à prendre pour éviter la guerre avec l’Espagne cette guerre venait à éclater, Sa Majesté est prête à Se joindre aux Monarques, Ses alliés, pour prêter à la France tout l’appui moral qui pourroit servir à renforcer sa position ;

Et

Que si les événemens ou les conséquences de la guerre faisaient éprouver à la France le besoin d’un secours plus actif, le Roi consentiroit encore à concourir aux mesures que l’on voudrait concerter à l’effet d’assurer au Gouvernement français également ce genre d’appui, en autant que les nécessités de la position de Sa Majesté et les soins dus à l’intérieur de Son Royaume pourroient Lui en laisser la faculté.