Regest |
Das russische Kabinett beauftragt den Geschäftsträger in Madrid, der spanischen Regierung seine Sichtweise in Hinblick auf die inneren Zustände Spaniens und die daraus resultierenden Konsequenzen für die Ruhe in Europa nahezubringen und den Wunsch des Zaren nach Wiederherstellung der inneren Stabilität durch die Beendigung der Revolution zu übermitteln. |
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Bezeichnung | Note Nesselrodes an den russischen Geschäftsträger in Madrid |
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Dokumentenart | Abschrift |
Ort/Datum | Verona, 26. 11. 1822 |
Signatur | Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 23, Fasz. 43 (alt), 242–258 |
Stückbeschreibung |
Abschrift Dokument zweifach ein: Fassung 1 (Ausfertigung) fol. 251-257; Fassung 2 (Konzept): fol. 242–250, 258. Die Transkription folgt der Version fol. 251–257. Die angegebenen Varianten beziehen sich auf das Konzept. Anonyme Hand Weitere anonyme Hand Friedrich Gentz Nikolaus Wacken Anonyme Hand mit Bleistift Anonyme Hand mit Rotstift Metternich |
Vgl. gedruckte Quelle | Archive diplomatique/ Diplomatisches Archiv, Bd. 3, 433–438; |
Vgl. gedruckte Quelle | BFSP Bd. 10 (1822/23), S. 912–915; |
Vgl. gedruckte Quelle | Ghillany, Diplomatisches Handbuch, Bd. 2, S. 445–448; |
Vgl. gedruckte Quelle | Martens, Guide diplomatique, Bd. 1, S. 432–436; |
Vgl. gedruckte Quelle | Martens, Nouveau recueil, Bd. 6, S. 183–188. |
Hand: Anonyme Hand
[Bl. 251r] C 17.Dépêche ostensible au Comte de Bulgary
Vérone le <…> Novbr Novembre 1822.
Les Souverains et les Plénipotentiaires réunis à Vérone dans la ferme intention de consolider de plus en plus la paix dont jouit l’Europe, et de prévenir tout ce qui pourroit compromettre cet état de tranquillité générale, devoient, dès le moment où ils se sont assemblés, porter un regard inquiet et attentif sur une antique Monarchie que des troubles intérieurs agitent depuis deux Ans, et qui ne peut qu’exciter à un égal degré la sollicitude, l’intérêt[Variante i] et les appréhensions des autres Puissances.
Lorsqu’au Mois de Mars 1820 quelques soldats parjures tournèrent leurs Armes contre le Souverain et la Patrie, pour imposer à l’Espagne 1 des Lois que la raison publique de l’Europe, éclairée par l’expérience de tous les Siècles, frappoit de la plus haute improbation, les Cabinets Alliés, et nommément[Bl. 251v] celui de St Saint Petersbourg, se hâtèrent de signaler les malheurs qu’entraineroient après elles des institutions qui consacroient[Variante ii] la révolte militaire par le mode de leur établissement.
Ces craintes ne furent que trop tôt et trop complètement justifiées. Ce ne sont plus des théories ni des principes qu’il s’agit ici d’examiner et d’approfondir. Les faits parlent, et quel sentiment leur témoignage ne doit-il pas faire éprouver à tout Espagnol, qui conserve encore l’Amour de son Roi et de son Pays ? Que de regrets s’attachent à la victoire des hommes qui ont opéré la Révolution d’Espagne ?
À l’époque où un déplorable succès couronna leur entreprise, l’intégrité de la Monarchie Espagnole formoit l’objet des soins de son Gouvernement. Toute la Nation partageoit les vœux de S. Mté Sa Majesté [Bl. 252r] Catholique,2 toute l’Europe lui avoit offert une intervention amicale pour rasseoir sur des bases solides l’autorité de la Métropole dans les contrées lointaines qui avoient jadis fait sa richesse et sa force. Encouragées par un funeste exemple à persévérer dans la révolte, les Provinces où elle avoit déjà éclaté trouvèrent dans les évènemens du Mois de Mars la meilleure apologie de la désobéissance, et celles qui restoient encore fidèles se séparèrent aussitôt de la Mère-patrie, justement effrayées du despotisme qui alloit peser sur son infortuné Souverain et sur un peuple que d’imprévoyantes innovations condamnoient à parcourir tout le cercle des Calamités révolutionnaires .3
Au déchirement de l’Amérique ne tardèrent pas à se joindre les maux inséparables d’un état de choses où tous les principes constitu-[Bl. 252v]tifs de l’ordre social avoient été mis en oubli.
L’anarchie parut à la suite de la Révolution, le désordre à la suite de l’anarchie ;
de longues années d’une possession tranquille cessèrent bientôt solennels furent révoqués en doute ; bientôt des Emprunts ruineux
et des Contributions sans cesse renouvellées attaquèrent à la fois la fortune
publique et les fortunes particulières. Comme aux jours dont l’idee seule[Variante iii] fait encore frissonner l’Europe, la religion fut dépouillée de son patrimoine,
le trône du respect des peuples, la Majesté royale outragée, l’autorité transportée
dans des réunions où les passions aveugles de la multitude s’arrachoient les rênes
de
l’Etat. Enfin, comme à ces mêmes jours de deuil si malheureusement reproduits en
Espagne, on vit le 7
Juillet
4 le sang couler[Bl. 253r]
jusque dans la demeure
des Rois, et une guerre civile embraser la Péninsule.
Depuis près de trois ans les Puissances Alliées s’étoient toujours flattées que le Caractère Espagnol, ce caractère si constant et si généreux, dès qu’il s’agit du salut de la Patrie et naguères si héroïque quand il luttoit contre un pourvoir enfanté par la Révolution, se réveilleroit enfin jusques dans les hommes qui avoient eu le malheur d’être infidèles aux nobles souvenirs que l’Espagne peut citer avec orgueil à tous les peuples de l’Europe. Elles s’étoient flattées que le Gouvt Gouvernement de S. M. C.Sa Majesté Catholique, détrompé par les premières leçons d’une expérience fatale, prendroit des mesures, si non pour arrêter d’un seul effort tant de maux qui déjà se débordoient de toutes parts,[Variante iv] au moins pour jetter les fondemens d’un système réparateur et pour assurer graduellement[Variante v] au trône ses Droits légitimes et ses prérogatives nécessaires, aux sujets une juste protection, aux pro-[Bl. 253v]priétés d’indispensables garanties. Mais cet espoir a été complètement déçu. Le tems n’a fait qu’amener de nouvelles injustices, les violences se sont multipliées, le nombre des victimes a grossi dans une effrayante proportion, et l’Espagne a déjà vu plus d’un guerrier, plus d’un Citoyen fidèle, porter sa tête sur l’échafaud.
C’est ainsi que la Révolution du 89 [sic] Mars 5 avançoit de jour en jour la ruine de la Monarchie Espagnole, lorsque deux circonstances particulières viennent appeler sur elle la plus sérieuse attention des Gouvernemens étrangers.[Variante vi]
Au milieu d’un peuple[Variante vii] pour qui le dévouement à ses Rois est un besoin et un sentiment héréditaire, qui pendant six Années consécutives a versé le sang le plus pur pour reconquérir son Monarque légitime, ce Monarque et son Auguste famille viennent d’être réduits à un état de captivité notoire et presqu’absolu.[Bl. 254r] Ses frères, contraints de se justifier, sont menacés journellement du cachot ou du glaive ; et d’impérieuses représentations lui ont interdit avec Son Epouse mourante la sortie de la Capitale .
D’autre part, après les révolutions de Naples 7 et du Piémont 8 que les conspirateurs Espagnols ne cessent de représenter comme leur ouvrage, on les entend annoncer que leurs plans de bouleversement n’ont pas de limites. Dans un pays voisin ils s’efforcent avec une persévérance que rien ne décourage à faire naître les troubles et la rébellion. Dans des Etats plus éloignés, ils traivaillent à se créer des complices ; l’activité de leur prosélytisme s’étend partout, et partout elle prépare les mêmes désastres.
Une telle conduite devoit forcément exciter l’animadversion générale. Les Cabinets, qui désirent sincèrement le bien de l’Espagne, lui manifestent[Bl. 254v] depuis deux ans leur pensée par la nature des rapports qu’ils entretiennent avec son Gouvernement. La France se voit[Variante viii] obligée de confier à une Armée la garde de ses frontières, et peut-être faudra-t-il qu’elle lui confie également le soin de faire cesser les provocations dont elle est l’objet. L’Espagne elle-même se soulève en partie contre un régime que repoussent ses Mœurs, la loyauté connue de ses habitans et ses traditions toutes Monarchiques.[Variante ix]
Dans cet état de choses, l’Empereur, Notre Auguste Maître, s’est décidé à faire[Variante x] une démarche qui ne pourra laisser à la Nation Espagnole aucun doute sur ses véritables intentions, ni sur la sincérité des vœux qu’Il forme pour son Bonheur.
Il est à craindre que les dangers toujours plus réels du voisinage, ceux qui planent[Bl. 255r] sur la famille Royale, et les justes griefs d’une Puissance limitrophe, ne finissent par amener entre elle et l’Espagne les plus graves complications.
C’est là l’extrémité fâcheuse que Sa Majesté Impériale voudroit prévenir, s’il est possible, mais tant que le Roi sera hors d’état de témoigner librement sa volonté, tant qu’à la faveur d’un ordre de choses déplorable des Artisans de Révolutions, liés par un Pacte commun à ceux des autres Contrées de l’Europe, chercheront à troubler son repos, est-il au pouvoir de l’Empereur, est-il au pouvoir d’aucun Monarque, d’améliorer les relations du Gouvernement Espagnol avec les Puissances étrangères ?
D’un autre côté, combien ce but essentiel ne seroit-il pas facile à atteindre si[Bl. 255v] le Roi recouvroit avec son entière liberté les moyens de mettre un terme à la guerre civile, de prévenir la guerre étrangère et de s’entourer des plus éclairés et des plus fidèles de ses sujets pour donner à l’Espagne les institutions que demandent ses besoins et ses vœux légitimes. Alors, affranchie et calmée, elle ne pourroit qu’inspirer à l’Europe la sécurité dont elle jouiroit elle-même, et alors aussi, les Puissances qui réclament aujourd’hui contre la conduite de son Gouvernement s’empresseroient de rétablir avec Elle des rapports d’Amitié véritable et de mutuelle bienveillance.
Il y a longtems que la Russie signale ces grandes vérités à l’attention[Bl. 256r] des Espagnols, jamais leur patriotisme n’eut de plus hautes destinées à remplir. Quelle gloire pour eux que de vaincre une seconde fois la révolution et de prouver qu’elle ne sauroit exercer d’Empire durable sur cette terre où d’anciennes vertus, un fond indélébile d’attachement aux principes qui garantissent la durée des sociétés, et le respect d’une sainte religion finiront toujours par triompher des doctrines subversives et des séductions mises en œuvre pour étendre leur fatale influence. Déjà une partie de la Nation s’est prononcée ; il ne tient qu’à l’autre de s’unir dès à présent à son Roi pour délivrer l’Espagne, pour la[Bl. 256v] sauver, pour lui assigner dans la famille Européenne, une place d’autant plus honorable qu’elle auroit été arrachée comme en 1814 au triomphe désastreux d’une usurpation militaire.
[Variante xi]En Vous chargeant, Mr Monsieur le Comte, de faire part aux Ministres de S. M. C.Sa Majesté Catholique des considérations développées dans cette Dépêche, l’Empereur se plaît à croire que Ses intentions, et celles de Ses Alliés, ne seront pas méconnues. En vain la malveillance essayeroit-elle de les présenter sous les couleurs d’une ingérence étrangère qui prétendroit dicter des Loix à l’Espagne. Exprimer le désir de voir cesser une longue tourmente de soustraire au même joug un Monarque malheureux et un des premiers peuples de l’Europe d’arrêter l’effusion du sang, de favoriser le rétablissement d’une administration toute[Bl. 257r] à la fois sage et nationale, certes, ce n’est point attenter à l’indépendance d’un Pays, ni établir un droit d’intervention contre lequel une Puissance quelconque ait raison de s’élever. Si S. Mté I.Sa Majesté Impériale nourrissoit d’autres vues, il ne dépendroit que d’Elle et de ses Alliés de laisser la révolution d’Espagne achever son ouvrage.[Variante xii] Bientôt tous les germes de prospérité, de richesse et de force seroient détruits dans la Péninsule, et si la Nation Espagnole pouvoit aujourd’hui[Variante xiii] supposer des desseins hostiles, ce seroit dans l’indifférence et dans l’immobilité seules qu’elle devroit en trouver la preuve.
La réponse qui sera faite à la présente déclaration va résoudre des questions de la plus haute importance. Vos instructions de ce jour Vous indiquent la détermination que Vous aurez à prendre[Variante xiv] si les dépositaires de l’autorité publique à Madrid rejettent le moyen que[Bl. 257v] Vous leur offrirez d’assurer à l’Espagne un avenir tranquille et une gloire impérissable.
Recevez etc.et cetera
Noten
Zitierempfehlung | Kongress von Verona I. Affaires d’Espagne Note Nesselrodes an den russischen Geschäftsträger in Madrid. In: Mächtekongresse 1818-1822, hrsg. von Karin Schneider unter Mitarbeit von Stephan Kurz, Wien: Österreichische Akademie der Wissenschaften, Institut für Neuzeit- und Zeitgeschichtsforschung 2018. URL: https://maechtekongresse.acdh.oeaw.ac.at/Verona_I_22.html. |
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