Kongress von Verona

VI. Conférence. Procès-Verbal

de la Conférence du 27 Novembre 1822. Affaires d’Orient.

Mr Monsieur le Conseiller intime actuel de Tatistcheff ayant annoncé hier qu’il se réservait de remettre à la Conférence de ce jour la Déclaration dont il serait chargé par Sa Majesté Impériale l’Empereur de toutes les Russies, a lu et déposé au Protocole la pièce ci-annexée, par laquelle Sa Majesté Impériale a bien voulu exprimer aux Cours Alliées Sa satisfaction de l’empressement qu’Elles ont mis à recommander à Leurs Ministres accrédités à Constantinople de redoubler de soins et d’efforts pour le succès de la négociation importante qui Leur est confiée.

Déclaration du Plénipotentiaire de Russie au Protocole de la Conférence du 27 Novembre 1822

L’Empereur a pris connaissance des réponses communiquées au nom des Cours Alliées à la déclaration faite par le Plénipotentiaire de Russie dans la Conférence du 9 Novembre .

Sa Majesté a vu avec une satisfaction véritable Ses Alliés apprécier les motifs de Ses déterminations, reconnaître itérativement combien sont justes et modérées les conditions qu’Elle propose à la Porte, et y joindre la promesse de redoubler de soins et d’efforts pour engager cette Puissance à les accepter et à les exécuter dans toute leur étendue.

Il semble permis de croire que ces démarches ne seront pas infructueuses. Les injustes préventions du Divan 2 devraient céder enfin à l’évidence des preuves réitérées qui placent dans tout son jour la politique de la Russie, et Sa Majesté Impériale ne doute pas que, fortes des nouveaux témoignages de Ses vues pacifiques, les Cours d’Autriche, de France, d’Angleterre et de Prusse n’insistent à la Porte, avec autant de franchise que d’énergie, sur l’adoption immédiate des seules mesures qui puissent amener le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux Empires.

En confiant à Ses Alliés Ses vœux et Ses espérances, l’Empereur se serait empressé de Leur faciliter le succès à l’aide de plus amples concessions s’il eût été en Son pouvoir d’étendre celles qu’Il a déjà accordées, et si les droits et les intérêts de la Russie eussent admis d’autres sacrifices.

Pour donner en revanche aux Cours Alliées un témoignage éclatant de la sécurité que Lui inspire Leur intervention amicale, Sa Majesté Impériale a laissé uniquement à Leur sagesse le soin de diriger la marche ultérieure des négociations à Constantinople, et le Plénipotentiaire de Sa Majesté Impériale est chargé d’offrir aux Ministres qui prennent part aux Conférences établies sur les affaires de l’Orient, les remercîmens sincères de Son Auguste Souverain pour le zèle et les intentions bienveillantes qu’ils ont fait présider à des travaux dont on ne saurait méconnaître ni la haute importance, ni les utiles résultats.